L’exemplaire Maison de l’environnement de l’État de Vaud

« Dans le cadre de notre mandat d’optimisation énergétique, les performances atteintes sont alignées avec les objectifs fixés par la certification Minergie-P-ECO, et ce dès la première année d’exploitation »

Sophie Aubert, chargée de projet chez Weinmann-Energies SA

Le projet en bref

Novateur et audacieux. Deux mots pour qualifier la Maison de l’environnement de l’Etat de Vaud. Deux autres mots, bois et terre, qui en sont les matériaux phare. Visite d’un ouvrage labellisé Minergie-P-ECO et qui a valeur d’exemplarité pour d’autres bâtiments administratifs.

Des pieds en béton recyclé, un squelette et une peau en bois et des parois intérieures en briques de terre crue, la Maison de l’environnement est née en 2021. Depuis, les 160 collaborateurs de la Direction générale de l’environnement sont regroupés sur les hauts de Lausanne dans un environnement confortable et un bâtiment hautement efficient d’un point de vue énergétique.

Le bois, matériau isolant et léger présente un désavantage : celui de ne pas avoir d’inertie thermique, c’est-à-dire de ne pouvoir emmagasiner ni chaleur ni froid. L’idée novatrice des concepteurs a consisté à le coupler à la terre crue plutôt qu’au béton ou à la maçonnerie pour conférer une inertie thermique au bâtiment. Prélevée dans des chantiers vaudois, la terre est compressée en briques, qui présentent la même capacité d’isolation thermique que le béton, tout en étant meilleures pour la régulation hygrométrique des pièces. Quant à l’avantage environnemental de la terre, il est largement supérieur. Également local, car issu des forêts de l’Etat de Vaud, le bois a été utilisé pour l’ossature et les façades. Le béton, nécessaire dans les fondations en raison de l’humidité du sol, a été choisi recyclé.

Pour une réduction maximale des émissions de CO2, la Maison de l’environnement est chauffée par des pompes à chaleur et l’électricité utile à son exploitation et à son utilisation est autoproduite par 9000 m2 de panneaux photovoltaïques. Enfin, son emplacement, tout proche de l’arrêt «Vennes» du métro M2, favorise l’utilisation des transports publics par ses utilisateurs.

Questions au planificateur

  1. Concrètement, quels défis ont dû être relevés dans la phase de planification pour atteindre la certification Minergie-P-ECO ?
    Il y en a eu plusieurs. Il a d’abord fallu sélectionner des matériaux de construction en accord avec les exigences de durabilité de Minergie-P-ECO. Le développement d’un concept de construction bois, béton recyclé et terre crue a permis d’assurer une bonne inertie thermique à l’ouvrage. Pour ce qui est de l’éclairage, la configuration des bureaux a nécessité une adaptation de la taille des fenêtres afin de laisser entrer la lumière naturelle. Enfin, un concept de ventilation naturelle pour le confort estival a été mis en place. 
  2. Comment s’est déroulée la phase de mise en service ? Avez-vous eu des surprises par rapport à la planification ?
    La phase de mises en service s’est très bien déroulée, avec des installations techniques rapidement fonctionnelles. Dans le cadre de notre mandat d’optimisation énergétique, les performances atteintes sont alignées avec les objectifs fixés par la certification Minergie-P-ECO, et ce dès la première année d’exploitation.

Le bâtiment en un coup d'oeil

Chauffage

100 % PAC sonde géothermique

Eau chaude

100 % PAC sonde géothermique

Production d'électricité

74.5 kWp solaire photovoltaïque

Surface de référence énergétique

4331 m2

Certificat

VD-074-P-ECO

Photos : Jeremy Bierer